Lors du comité national fédéral CFDT santé-sociaux de juin 2023 consacré à la place du secteur sanitaire, social et médicosocial dans la société de demain, Julie de Brux, docteure en économie et cofondatrice de l’agence Citizing, est intervenue. Sa présentation portait sur la nécessité de mesurer l’impact écologique et socio-économique de projets nécessitant des aides financières privées et publiques d’envergure. Cela permet de conditionner les dotations, au-delà de la simple fiabilité financière, à un retour sur investissement, grâce aux économies réalisées pour la société en matière de développement durable. C’est ce modèle d’économie circulaire que le ministère de la Transition écologique définit comme la manière de « produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Il s’agit de passer d’une société du tout jetable à un modèle économique circulaire ». Lors de sa présentation, l’économiste s’est appuyée sur l’exemple de l’association Envie Autonomie, qui a obtenu en 2021 un prix de 5 millions d’euros via l’Agence de la transition écologique (Ademe), pour la mise en place d’un contrat à impact « économie circulaire » au service de l’impact social et environnemental.

Un matériel utile à d’autres

Créée en 2015, Envie Autonomie, émanation du Réseau Envie qui est partenaire du Pacte du pouvoir de vivre comme la CFDT, est un réseau de magasins qui recyclent des dispositifs médicaux inutilisés : fauteuils roulants électriques ou non, lits médicalisés, déambulateurs, chaises de douche… Les dispositifs sont fournis par les établissements de soins ou médicosociaux, ou encore par des particuliers n’en ayant plus l’usage. Le matériel est démonté, réparé et reconditionné. De ce fait, la réutilisation du matériel existant limite l’impact carbone de sa fabrication. Seuls les matériaux estampillés « CE » sont remis en état par des personnes en réinsertion professionnelle, dans la lignée du Réseau Envie. Ils suivront une procédure qualité rigoureuse allant du montage au test des contraintes physiques jusqu’à la désinfection. Chaque objet est identifié par un numéro de série et respecte les normes européennes avec une garantie de deux ans. Ils sont distribués à prix solidaire, en moyenne 50 % du prix initial. « Aujourd’hui, c’est important pour les familles, les aidants, de savoir que le matériel de leur proche sera utile à d’autres », précise Philippe Robin, le directeur général d’Envie Autonomie. « C’est un projet social, écologique et économique complet. Notre objectif est d’être là où il y a des trous dans la raquette ! Il y a des personnes qui, malgré la solidarité nationale, ne peuvent pas financer le matériel médical nécessaire à la compensation de leur handicap ou la perte d’autonomie en lien

@Georges GOMES

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